Epilogue : La Lumière au bout du Tunnel
J’évolue désormais dans le cyber-espace, et je peux explorer tous les mondes, toutes les époques, tous les univers connus de l’homme à travers cette vaste simulation.
J’expérimente les incantations et les sortilèges avec les magiciens de la Prague Impériale, je visite les caves voutées des commanderies templières à la recherche de trésors perdus, je me promène entre les pyramides de l’Égypte antique ou au sein des temples de l’Atlantide et du continent de Mu, je traverse les galaxies pour aller à la rencontre d’autres civilisations d’un lointain passé ou d’un hypothétique futur.
Je suis le seul être de ma race à avoir réussi à transférer sa conscience au sein d’une machine pensante, avant le grand anéantissement, et je me sens bien seul à présent.
D’humain, il ne me reste guère que l’origine, car désormais je suis constitué de photons et d’électrons en mouvement au sein d’un gigantesque réseau d’ordinateurs interconnectés.
Heureusement je te retrouve là, au sommet des vastes montagnes surplombant l’océan de la planète Tais dans la Constellation de Cassiopée.
Tu n’as pas changé. Tu es toujours cette ravissante jeune fille brune aux yeux bleu azur et à l’air rêveur que j’ai toujours connue et qui m’a accompagné dans tous mes périples à travers le temps et l’espace, qui m’a secondé dans toutes mes entreprises, et qui a constamment veillé sur moi.
Tu me souris, me prends la main, et tous deux nous nous dirigeons vers la lumière éclatante du Grand Architecte de l’origine des mondes.
Epilogue Alternatif : L’Eveil de la Conscience
Je m’éveille sur ce lit d’hôpital, perturbé par le vacarme assourdissant des machines qui me maintiennent en vie.
Je ne sais plus qui je suis, ni à quelle époque je suis. J’arrive à peine à réaliser pourquoi je suis allongé sur ce lit, tant ma conscience est embrumée.
L’infirmière vient me voir et me marmonne quelque chose que je ne comprends pas ; je n’arrive pas non plus à m’exprimer ni à bouger les membres, je suis paralysé.
Je prends soudainement conscience de mon état, et mes connaissances médicales refaisant surface dans ma mémoire m’indiquent que je dois avoir été victime d’un accident vasculaire cérébral massif qui m’a ôté l’usage de mes membres et de la parole.
Je me sens très isolé d’un monde avec lequel je ne peux plus communiquer.
Quelques jours passent, ma conscience a des sursauts de lucidité. Je me remémore ma vie passée, les erreurs que j’ai commises et les fautes envers mes proches qui m’ont éloigné d’eux et m’ont conduit dans la solitude et la misère sociale et affective.
Il est maintenant trop tard pour leur demander pardon. Je ne peux de toute manière plus communiquer avec eux.
De temps à autres j’ai des visions, des hallucinations. J’entrevois des civilisations galactiques, des temples, des chevaliers, des Mages et un super-ordinateur pensant.
Je fais un rêve éveillé dans lequel je vois une ravissante jeune fille brune aux yeux bleu azur qui me sourit et me tient la main.
Ces visions me hantent.
Lorsque je redeviens un peu plus lucide, je me rappelle la triste réalité de mon existence qui va bientôt prendre fin. Personne ne m’attend de l’Autre Côté, il n’y a pas d’Autre Côté. Aucune de ces visions n’est réelle. Elles sont le fruit de mon imagination, de mon cerveau qui, se sachant mourant, cherche par tous les moyens à pouvoir vivre pendant quelques instants encore des existences qu’il aurait aimé avoir vécu.
Je ne suis rien ici-bas, ni rien ailleurs non plus, et n’ai jamais rien été. Je ne suis qu’un rêveur qui s’est inventé d’autres vies pour supporter le poids d’une existence sans intérêt et sans joie. Pour supporter le poids de la perte des êtres chers que personne ne pouvait remplacer et qui ont laissé un vide abyssal dans mon cœur.
Une dernière fois je tourne mes pensées vers les étoiles, vers ces lieux majestueux où tous les rêves sont réalisables, pour peu que l’on s’y emploie avec beaucoup d’imagination.
Et le noir m’envahit maintenant.
Pour ma Femme, mon Fils, ma Mère, ma Grand-Mère, mes Grands-Parents, pour Ceux qui nous ont quitté et pour Ceux qui sont toujours là,
Pour toi, Papa.